Ça fait 6 ans que j’écris en ligne (je ne partage jamais de photos personnelles ; je fais une exception pour fêter ça.)
Contrairement à ce qu’on pense, les besoins en rédaction explosent et y a moyen de très bien gagner sa vie.
Mais les pratiques évoluent vite et ce qui fonctionnait hier ne fonctionne plus aujourd’hui.
Voici 10 tendances pour 2023.
1. On ne peut plus ignorer la présence de l’IA.
Mais pas comme les gens pensent.
Pour les rédacteurs en entreprise, il faudra l’intégrer comme outil de productivité.
Pour les rédacteurs solopreneurs, il faudra choisir: full IA ou full personnel, l’entre-deux sera rendu invisible.
Il est encore trop tôt pour dire que l'entre-deux disparaîtra. Peut-être même qu'il sera la norme plus tard. Mais pour l'heure, à moins d'être en entreprise et de ne pas avoir, de ce fait, besoin de se différencier sur le marché du travail, mieux vaut se tenir sur un extrême.
Sinon on fait partie de la masse.
Notre travail, c'est quoi ? C'est d'utiliser les mots pour transférer un message d'un cerveau à un autre. On peut le faire de deux manières: en matraquant plus que les autres ou en étant tellement unique qu'on en devient mémorable.
Soit on utilise l'IA pour matraquer plus vite et plus fort que les autres, soit on l'évite pour créer quelque chose d'unique qui ne peut pas sortir d'une machine.
2. Les free-lances doivent réfléchir comme des entrepreneurs.
Si le service est le plus facile à monétiser, il est capital de diversifier ses sources de revenus, notamment en transformant vos compétences en produits.
Le freelancing est aussi excitant qu'il est par nature sujet à la précarité. Deux nouveaux clients qui signent et notre agenda est full à 120%. Un qui quitte et c'est la moitié du chiffre d'affaires qui s'écroule.
Encore pire si on tombe malade.
3. La pub devient de plus en plus ringarde.
Je ne vais pas me faire des amis mais j’ai travaillé en agence et j’en ai conclu que payer pour trouver des clients, c’est comme payer pour du sexe: ça existe, ça peut marcher, mais c'est ringard.
A moins d’être créatif de fou.
Certes, la pub digitale est accessible à tous mais faut être vraiment fort pour que ça marche. Y a plein d’études qui prouvent que globalement les gens perdent un argent dingue.
Sur les Google ads par exemple, 36% des clics sont frauduleux (source: Google Search Journal.)
Si on interrompt les gens, faut vraiment que ça en vaille la peine. Mais la plupart des creatives sont nulles, à mon avis à cause justement d’une barrière à l’entrée trop faible.
Et puis, ça fait 300 ans que la pub fonctionne sur le principe d’interruption forcée. Vous voulez lire ou regarder un truc mais vous êtes interrompu. Netflix ou Spotify ont montré que ça saoule tellement les gens qu’ils sont prêts à payer pour ne pas avoir à lire ce qu’on écrit.
Les marketeurs se plaisent à se présenter comme des "disrupteurs". Qu'ils le prouvent et arrêtent de s'attacher à un système développé par Benjamin Franklin.
4. Les collaborations sont de plus en plus importantes.
C’est mon point faible mais je vois bien à quel point c’est capital. Pensant que j'étais trop différent des autres copywriters, j'ai longtemps tracé ma route en solo. C'était bête. Et puis je voyais mon métier comme moi qui écrit des trucs de mon côté qui apportent de la valeur à des lecteurs.
En réalité, mon parcours de copywriter est un parcours de vie comme un autre. Et on progresse mille fois plus vite et mieux quand on est bien entourés.
Trouvez des gens qui sont à peu près au même niveau que vous et échangez, soutenez-vous, invitez-vous, grandissez ensemble.
5. Les créateurs indépendants sont désormais plus riches que les entreprises.
Les créateurs qui ont des millions de followers et qui se filment face caméra donnent l’impression d’être seul. Mais derrière ils ont une super équipe et connaissent bien la valeur de votre travail.
J'ai travaillé pour des PME, des grandes entreprises, des startups et des créateurs sur les réseaux sociaux. Voici quelques généralités tirées de ma propre expérience.
Les grandes entreprises: vous n'êtes qu'un numéro et vous fournissez un travail banal mais ça paie bien et sans discuter.
Les PME: elles ont du mal à comprendre le monde moderne, les fondateurs ne vous laissent que trop peu aller au bout de vos idées et ne valorisent pas votre compétence, même s'ils disent le contraire.
Les startups: elles ont besoin de votre créativité, les missions sont géniales et les gens de même, mais ça paie souvent mal (sauf levée de fonds récente, là c'est du n'importe quoi.)
Les créateurs: on est souvent sur du pur relationnel. Pas de collaboration s'il n'y a pas de connexion émotionnelle. Mais quand c'est le cas, c'est top parce que votre compétence est valorisée, la réactivité est inégalée et les bons créateurs disposent de liquidités supérieures aux entreprises traditionnelles. Du coup ça paie bien et vite. A creuser.
6. Twitter.
Je trouve la plupart de mes clients ici et mes vues oscillent entre 2 et 11 millions par mois.
C’est la folie.
A tel point qu’on en parle beaucoup sur LinkedIn.
Bon, c'est moins facile que ça en a l'air - comme toute création de contenu. Mais y a encore de la place (et quasi tous les gros créateurs LinkedIn n’arrivent pas à décoller ici.)
7. Ne comptez pas sur la monétisation des plateformes.
Substack, Twitter, Médium et d’autres tentent d’attirer les créateurs talentueux en mettant en place des systèmes de récompense. Mais contrairement à YouTube, il n’y a, au mieux, que des miettes à récolter.
8. Les lecteurs cherchent un sens d’appartenance.
C’est bien beau d’étaler votre expertise. Mais ce que les internautes veulent, c’est quelqu'un qui connaît son sujet, qui a un point de vue original et une histoire. Qu’il n’ait pas honte de montrer son humanité quoi.
9. Vous devez maîtriser autant les textes courts que les longs.
Avant, le monde des rédacteurs se divisaient en deux: en agence qui créent des accroches et en marketing direct qui créent des pages de vente. Maintenant il faut savoir capter l’attention (court) et convertir (long).
10. Le storytelling est plus important que jamais.
Les marketeurs ont en général recours à deux moyens de persuasion.
Le premier, c’est la logique. Ils essaient de faire passer un avis comme scientifique en l’appuyant de faits. Mais il s’agit en réalité de réthorique.
Aujourd’hui tout est prouvé scientifiquement. L’avis n’est pas déterminé par la recherche mais la recherche est orientée pour prouver un point. Les clients ne sont pas bêtes et le ressentent comme un manque de transparence et d’honnêteté.
De l’autre, il y a l’émotion. Jouer avec les espoirs et les peurs. Genre « ne laissez pas votre maison sans surveillance durant vos vacances. » Vous passez pour un commercial de bas étage, manipulateur. Vous répondez aux besoins (3% du marché) mais pas aux désirs (97%).
Qu’est-ce qu’il reste ? Le partage d’expériences de vie. « Voici qui je suis, ce que je fais et pourquoi je le fais. » beaucoup plus inspirant et la seule façon de construire des relations à long-terme.
Perso, depuis que je parle de storytelling beaucoup plus que de copywriting, la recherche de clients est plus aisée, les missions plus intéressantes et les échanges humains bien plus enrichissants.
D'ailleurs, si le sujet du storytelling vous met des papillons dans le ventre...
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